Diabète gestationnel : tout savoir sur ce diabète de grossesse

Le diabète gestationnel, trouble du métabolisme du glucose survenant pendant la grossesse, concerne aujourd'hui jusqu'à 16,4% des femmes enceintes en France, un chiffre en constante augmentation du fait du vieillissement maternel et de la progression du surpoids. Ce diabète, le plus souvent silencieux, expose à des risques pour la mère et l'enfant, mais une prise en charge adaptée permet d'en limiter les conséquences.

Qui est concerné et comment dépister ?

Le dépistage cible en priorité les femmes présentant des facteurs de risque :

  • Âge maternel supérieur à 35 ans
  • Surpoids ou obésité (IMC ≥ 25 kg/m²)
  • Antécédents familiaux de diabète au premier degré
  • Antécédent personnel de diabète gestationnel ou de naissance d'un bébé de plus de 4 kg

Le diagnostic repose sur une glycémie à jeun au 1er trimestre (seuil : ≥ 0,92 g/l) chez les patientes à risque, puis, si besoin, un test d'hyperglycémie provoquée (HGPO) entre la 24e et la 28e semaine d'aménorrhée. Ce test consiste à mesurer la glycémie à jeun, puis 1 heure et 2 heures après l'ingestion de 75g de glucose. Une seule valeur anormale parmi les trois mesurées suffit à poser le diagnostic.

Quels sont les risques ?

Le diabète gestationnel est généralement asymptomatique, mais il peut entraîner :

Pour la mère :

  • Un risque accru d'hypertension et de pré-éclampsie
  • Un accouchement difficile, parfois par césarienne
  • Un risque à long terme de diabète de type 2 (jusqu'à 50% dans les 5-10 ans)

Pour l'enfant :

  • Une macrosomie fœtale (bébé de poids élevé)
  • Des complications néonatales (hypoglycémie, détresse respiratoire)
  • Un risque futur de troubles métaboliques et d'obésité

Prise en charge : les recommandations 2024

La prise en charge repose d'abord sur :

  • L'alimentation équilibrée, adaptée par une diététicienne, avec une répartition des apports glucidiques sur la journée
  • L'activité physique régulière (30 minutes par jour minimum), adaptée à la grossesse
  • La surveillance de la glycémie à domicile avec des objectifs précis

Si ces mesures ne suffisent pas à atteindre les objectifs glycémiques (glycémie à jeun < 0,95 g/l et < 1,20 g/l deux heures après le repas), un traitement médicamenteux devient nécessaire. L'insulinothérapie reste le traitement de référence, mais la nouveauté 2024 est l'extension d'autorisation de la metformine pour certaines situations spécifiques de diabète gestationnel.

Un suivi multidisciplinaire est mis en place, associant obstétricien, diabétologue, sage-femme et diététicien, avec des consultations régulières et un monitoring fœtal renforcé jusqu'à l'accouchement. Des outils numériques comme MyDiabby Healthcare, récemment validés par la HAS, facilitent désormais le suivi.

Après l'accouchement

Le diabète gestationnel disparaît généralement après l'accouchement, mais la vigilance reste de mise :

  • Contrôle glycémique 6 à 12 semaines après l'accouchement
  • Dépistage du diabète de type 2 recommandé tous les 1 à 3 ans
  • Maintien des mesures hygiéno-diététiques pour prévenir l'apparition d'un diabète de type 2
  • Information sur le risque de récidive lors d'une grossesse ultérieure (30-50%)

À retenir

Le dépistage et la prise en charge précoces du diabète gestationnel sont essentiels pour protéger la santé de la mère et de l'enfant, aujourd'hui et demain. L'implication des professionnels de santé et l'accompagnement personnalisé sont plus que jamais au cœur des recommandations actuelles.

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